jeudi 26 février 2009

De quelles ethnies étaient les immigrants africains Congo ?

Je découvre un jour dans un travail d’Herskovitz, un anthropologue américain spécialiste des afro amériques, que la maison Régis avait voulu établir la base pour son contrat de rachat d’esclave et d’immigration à Juda, mais que le Roi Guezo avait refusé. Il avait de sérieuses raisons. Il venait tout juste de retrouver après 18 ans sa mère vendu comme esclave de traite en Amérique avec d’autres dignitaires par son frère aîné Adamzan qui avait ainsi pu asseoir son pouvoir. Lui Guezo avait échappé à ce sort parce qu’il avait été caché par des fidèles. Ainsi immigration africaine organisée sous contrat par la maison Régis aurait pu venir non pas de N’Boma au Congo, mais de Juda, ce comptoir d’où est venu à la Martinique le plus grand nombre de convois d’esclaves avant 1830 au temps de la traite licite puis illicite. Le roi Guézo fût le grand père du roi Béhanzin exilé un temps à la Martinique.

Poussés par moi, certains vieux fouillent fond dans leur mémoire et me chantent des chants dont les paroles ne sont manifestement pas créoles. Ils s’en souviennent encore pour les avoir entendu dans leur jeunesse. Je gardai ces morceaux de mémoire comme autant de traces culturelles qui peut être me permettront de déterminer de quelle langue ils proviennent, et donc l’ethnie des premiers locuteurs.

En effet deux ans plus tard, avec des anthropologues et linguistes africains, nous allons décoder quelques chants, et en particulier un chant de travail. C’est du lingala une langue vernaculaire du Congo.Cela ne nous donne pas plus de précision sur l’origine ethnique.

La population des deux premiers convois ceux du Capitaine Chevalier n’est pas tout à fait de la même origine. Il semblerait qu’il ait embarqué quelques « Cap lahou » et quelques « kroumen », qui sont des marins nés, et de plus anglophones. Certains vont s’évader vers les îles anglaises où la traite est totalement arrêtée.

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