jeudi 26 février 2009

Le rachat d'esclaves renforce l'esclavage en Afrique

Au vu des divers rapports de l’Enseigne de Vaisseau Gillet, délégué du Gouvernement à Loango au où il meurt au bout de deux ans en fin 1860, qui peut un instant croire que l’instauration d’un contrat de rachat d’esclaves pour en faire des engagés, n’a pas joué un rôle important sur l’institution esclavagiste en Afrique ?

On reprend en 1858 les mêmes justifications que celles qui au XVIII° siècle, celui des lumières avait justifié la traite.

Le Gouvernement anglais est particulièrement opposé à cette forme de reprise de la traite, dès 1854 un Mémorandum est remis à propos du projet de loi Ducos sur l’immigration aux colonies on y note : « Déguisons le comme nous pouvons, l’achat des esclaves sera toujours le commerce d’esclaves ; et le commerce d’esclave c’est la traite... ». « Chaque homme distrait de la population esclave sera remplacé par une nouvelle victime... Le gouvernement français se rendra responsable de la capture et de la mise en esclavage» de cette nouvelle victime.

La similitude de cette opération avec une opération de traite est encore plus grande lorsque l’on regarde « le paquet de l’engagé », ce qui est payé au marchand pour le rachat de l’esclave pour en faire un engagé ici concernant les africains Dambi, Mambo et Calloa.


On remarque l’aspect dérisoire de ce qui est payé pour leurs rachats de 70 F à 90 F. Rappelons que les salaires observés vers 1860 dans l’agriculture à la Martinique étaient voisins de 1,00 F à 1,25 F/Jour ou tache.

Le rachat justifiant un contrat d’engagement de 10 ans était hors transport, payé entre 60 et 90 jours de salaires d’un travailleur à la Martinique. En 1870, sur l’habitation Fonds Saint Jacques il restera des engagés congo qui doivent encore quelques milliers de journées de travail.

Ce sont des esclaves rachetés, contre la signature d’un engagement de 10 ans pour aller travailler dans la colonie. Ils vont être transportés à la Martinique à partir de comptoirs africains qui continuent par ailleurs à fournir en esclaves Cuba, les Etats du sud des Etas Unis Américains , et le Brésil.

1 commentaire:

  1. Bonjour, je réalise un reportage sur les Kongos de Martinique. Pourrais-je entrer en contact avec vous pour vous poser quelques questions?
    J'espère que vous me répondrez positivement.
    ekilamongo@gmail.com
    06 23 68 05 15

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